Français

L ’enseignement est assuré dans une classe (L1A) par Laurence Daniel, dans l’autre (L1B) par Guillaume Oriol.

Approches du français en hypokhâgne

Le français est une discipline fondamentale en Lettres Supérieures : au concours de l’Ecole Normale Supérieure de Lettres et Sciences Humaines, la composition française à l’écrit est dotée d’un coefficient 2 et l’explication de texte sur programme est commune à toutes les séries à l’oral. L’objectif de l’hypokhâgne est donc double, acquérir les connaissances disciplinaires permettant de développer le sens du questionnement littéraire et se familiariser avec les types d’exercices qui vous seront demandés au concours (composition française en 6h sans documents et explication de texte en 1h à partir de la lecture linéaire d’un extrait relativement court, tiré d’une œuvre étudiée pendant l’année)

1) Des connaissances replacées dans leur champ disciplinaire

Le parcours qui vous est proposé pendant l’année est destiné à vous faire lire des œuvres majeures, appartenant à des genres variés, permettant de penser les grandes scansions de l’histoire littéraire. La différence la plus manifeste par rapport à l’approche du français dans le secondaire est la manière dont le questionnement est désormais articulé en permanence à une approche théorique et critique de la littérature, qui tient compte non seulement des conceptions contemporaines de l’écriture des textes (l’appropriation des règles aristotéliciennes par les dramaturges du XVIIème siècle, par exemple), mais aussi de tout le travail de réflexion et de conceptualisation qui s’est mis en place à l’époque contemporaine et qui ne cesse de se renouveler, à la fois à l’intérieur du champ littéraire (interrogations sur le langage, l’écriture, la lecture, l’intertextualité etc.), et à partir d’un décloisonnement entre les différentes disciplines des sciences humaines (anthropologie, sociologie, gender studies, psychanalyse, mythocritique etc.). Au terme de l’hypokhâgne, les étudiants sont capables de lire les textes sans naïveté, en proposant des postulats de lecture clairs, élaborés à partir de détails précis des extraits qui leur sont soumis et sous-tendus par une solide culture critique. Cette démarche, qui peut sembler sévère et contraignante à première vue, est au contraire profondément émancipatrice. En se détachant des grilles de lecture toutes faites et des jugements impressionnistes, les étudiants apprennent à trouver leur propre langage et à associer la réflexion, le recul et le désir de commenter.

2) Des enjeux méthodologiques

Il n’y a pas de programme national en hypokhâgne, et les professeurs sont libres de leur progression. Toutefois, il est nécessaire de bien avoir à l’esprit la nature de l’épreuve de 2ème année, afin de comprendre les spécificités de l’exercice auquel nous préparons à l’écrit. Pour le dire plus simplement, il s’agit de se familiariser avec un type de dissertation littéraire qui suppose une étude détaillée de quatre œuvres, envisagées dans une perspective comparatiste à partir d’un axe de réflexion donné, enrichie par des lectures hors programme au choix du candidat. C’est un exercice difficile, non seulement parce que la réussite de la dissertation dépend largement de qualité de la problématique formulée par le candidat, mais encore parce que le rapport programme / hors programme est difficile à maîtriser. Le programme de l’année est donc pensé pour se rapprocher autant que possible de ce format, avec des œuvres complètes, servant de fil rouge au déroulement du cours, et un large éventail d’autres textes destinés à créer une approche dynamique au sein des sous-parties.

Trois interrogations à l’oral (« khôlles ») sont prévues pendant l’année pour préparer l’épreuve d’explication de texte. Contrairement au concours, où les extraits sont tirés des quatre œuvres, elles font souvent l’objet d’un programme de lectures spécifique, encadré par le professeur, de manière à étendre la culture générale des étudiants et à éviter les angles morts de la formation. Ces explications de textes sont l’occasion de cibler des compétences pratiques (grammaire, stylistique) et de s’approprier une démarche qui oscille en permanence entre micro et macro-lectures.


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  • Bibliographie de l’été 2019 (lettres hypokhâgne)

    Nous commencerons l’année d’hypokhâgne en travaillant sur le roman, c’est pourquoi nous vous demandons d’avoir lu pour la rentrée les deux ouvrages suivants, en respectant les éditions choisies :
    • Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, éd. Gérard Gengembre, Garnier Flammarion n°779, 2015.
    • Gustave Flaubert, (...)