Histoire (Khâgne tronc commun) Bibliographie été 2019

La Chine, du traité de Nankin à la proclamation de la république populaire (1842-1949)

Le programme d’histoire contemporaine du concours 2020 invite donc à l’étude d’un État-continent qui est aussi le pays le plus peuplé du monde : la Chine. Le cadre chronologique choisi correspond à ce que les historiens de la Chine qualifient parfois de « siècle des humiliations ». La période s’ouvre en effet par le traité de Nankin, en 1842, qui consacre la défaite de l’Empire du Milieu face à la Grande-Bretagne à l’issue de la guerre de l’opium, et s’achève par l’avènement d’une nouvelle république, proclamée en 1949 par Mao Zedong, et qui redonne à la Chine une souveraineté en partie perdue une centaine d’années auparavant. Durant cette période, la Chine se trouve ainsi dans une situation de semi-colonie (ou d’« hypocolonie » selon Sun Yat-sen), depuis qu’elle a été confrontée aux impérialismes occidentaux, russes et japonais. Seront ainsi analysés les étapes et les enjeux de ces impérialismes qui réduisent l’indépendance de la Chine, mais aussi les effets de cette pénétration étrangère sur l’économie du pays, sur ses structures sociales, sur ses systèmes de valeurs politiques et culturelles : en d’autres termes, les modalités d’entrée de la Chine dans la modernité puisque l’on appelle jindai (=moderne) cette période de 1842 à 1949. L’immensité de l’espace chinois et son caractère multiethnique nécessiteront d’opérer des différenciations régionales (entre le littoral et l’intérieur, entre le Nord et le Sud…). Ensuite, cette ouverture forcée de la Chine à l’économie mondiale interroge la place qu’elle occupe dans une forme de mondialisation, et pose aussi la question des migrations internationales chinoises, notamment en Amérique et en Europe. La confrontation de la Chine à l’Autre prend également la forme de nombreuses guerres, qui l’opposent à des puissances occidentales, mais surtout au Japon, lequel s’empare d’une bonne partie du pays entre 1937 et 1945.
Les conflictualités sont aussi d’ordre interne, depuis la révolte des Taiping, dans les années 1850, jusqu’à la guerre civile opposant, par intermittence, le parti nationaliste Guomindang au Parti communiste. Elles s’inscrivent dans un contexte politique particulièrement troublé, puisque la chute de la dynastie des Qing, en 1912, signifie aussi la disparition d’un Empire bimillénaire. La république qui lui succède ne parvient pas à empêcher la dislocation du pays, longtemps sous la coupe des « seigneurs de la guerre ». Finalement, la victoire des forces communistes sur les nationalistes donne naissance à une tout autre république, la République populaire de Chine, un nouvel acteur dans la guerre froide qui s’affirme alors entre bloc occidental et bloc soviétique.

Bibliographie d’été

John K. Fairbank et Merle Goodman, Histoire de la Chine, des origines à nos jours, Tallandier, 2014.
John K. Fairbank, La Grande révolution chinoise, 1800-1989, Flammarion, 2011.
Jacques Gernet, Le Monde chinois (tomes 2 et 3), Pocket, 2006.

À (re)lire et à (re)voir pour le plaisir :
Hergé, Le Lotus bleu, 1936.
Nicholas Ray, Les 55 Jours de Pékin, 1963 (sur la révolte des Boxeurs en 1900).
Bernardo Bertolucci, Le Dernier Empereur, 1988.